Attention aux tiques

Les Tiques de la boucle de Guernes sont parfois porteuse de la piroplasmose.
Les Tiques transmettent principalement trois maladies : Piroplasmose / Babésiose, Borréliose de Lyme, Ehrlichiose

Les Tiques de la boucle de Guernes sont parfois porteuse de la piroplasmose.

Certaines tiques ne sont pas porteuses du parasites, d’autres le sont, sans qu’il soit réellement facile d’établir lesquelles.

La Piroplasmose  - La maladie de Lyme

La tique

C'est l'intermédiaire indispensable à la transmission de la maladie.
La tique est un acarien (4 paires de pattes) d'une dizaine de millimètres et non un insecte (3 paires de pattes).

On la trouve essentiellement dans les endroits broussailleux, les grandes herbes, les buissons... voire même dans les anfractuosités des vieux murs.

Pour assurer son développement et sa reproduction, la tique se nourrit exclusivement de sang, qu'elle prélève chez les animaux et notamment chez le chien. Dès qu'un animal passe près d'une tique accrochée au sommet d'une herbe, elle se laisse tomber sur l'animal, s'accroche à son pelage et migre vers une zone où la peau est plus fine (dessus de la tête, intérieur des cuisses, ventre...)

Elle enfonce son rostre très puissant à travers la peau de l'animal, la tique va se gorger de sang et parfois injecte de la salive pour éviter que le sang ne coagule. C'est au cours de cette sécrétion salivaire que les Babesia sont transmis.

La transmission n'a lieu que plusieurs heures après le début de la piqûre. La tique va tripler ou quadrupler de volume. Après 3 ou 4 jours, elle se détache et tombe au sol afin de continuer son cycle de développement.

Seule la femelle est dangereuse car c'est elle qui se nourrit de sang.
Si elle est porteuse de la piroplasmose, elle l'inocule à l'animal au cours de son repas car le piroplasme est dans sa salive.

Les tiques transmettent principalement trois maladies :
Piroplasmose / Babésiose, Borréliose de Lyme, Ehrlichiose

La piroplasmose se caractérise par une anémie, une atteinte du système immunitaire, et une altération de la coagulation sanguine. C’est une maladie mortelle.
Après l’apparition des signes cliniques, les chiens sensibles peuvent mourir en quelques jours.

Dans un premier temps le piroplasme va pénétrer dans les globules rouges du chien où il va se multiplier. Puis, dans un second temps, cette multiplication des parasites va provoquer l'éclatement du globule rouge, libérant ainsi de nouveaux piroplasmes dans le sang. Ceux-ci vont dans un dernier temps ré-infester de nouveaux globules rouges, reproduire le nouveau cycle de multiplication et ainsi de suite.

Le risque de transmission ne dépend pas de la saison à laquelle la tique est observée. Si la tique est porteuse de piroplasmes, qu’elle se gorge de sang en hiver ou en été, le risque d’inoculation est le même. Ce qui change, c’est le risque de voir des tiques en fonction du climat extérieur. Il est rare d’observer des tiques en plein champ en hiver. Dès le redoux, les tiques partent à la recherche de nouveaux repas et profitent alors du passage d’un chien ou de de tout autre animal à sang chaud. Lorsque les hivers sont rudes, le nombre de tiques qui survivent diminue d’autant plus qu’elles auront à jeûner longtemps. Si l’hiver est doux, il y a peu de tiques éliminées et les cas de piroplasmoses sont observés plus précocement.

La piroplasmose

La piroplasmose est une maladie transmise par les tiques qui atteint les globules rouges.

La piroplasmose est l'une des maladies les plus fréquentes chez le chien, qui tue encore de nombreux chiens chaque année en France.

La piroplasmose canine (ou babésiose) est une parasitose due à la prolifération, dans les globules rouges du sang, d'un parasite appelé Babesia Canis. Ce parasite pénètre dans les globules rouges, ou hématies, entraînant leur destruction. Il est transmis au chien lors de la piqûre par une tique femelle.

Il s'agit d'une maladie extrêmement grave pour le chien, en l'absence de traitement.

Un chien atteint de piroplasmose n'est contagieux, ni pour les autres chiens, ni pour d'autres animaux, ni pour l'homme.

Symptômes

Cette maladie est difficile à déceler.

C'est une maladie à incubation brève (généralement de 2 à 7 jours, mais elle peut aller jusqu'à 2 mois). La piroplasmose semble être plus fréquente chez les jeunes chiens et toutes les races y sont sensibles.

Les symptômes de début passent rarement inaperçus du fait de leur rapidité d'installation et des répercussions cliniques majeures.

La maladie se déclare le plus souvent par une forte hyperthermie (fièvre jusqu'à 41°).entraînant un abattement important avec une perte de l'appétit. En même temps, ces symptômes peuvent s'accompagner de l'émission d'urines foncées (ou très foncées ceci étant un signe de gravité). Si le traitement n'est pas entrepris dès l'apparition des premiers signes la maladie peut être très rapidement mortelle pour le chien, il faut donc consulter un vétérinaire le plus vite possible. En un ou deux jours ces symptômes s'aggravent avec une atteinte hépatique et rénale, avec une intense anémie.

Le diagnostic en phase aiguë est simple, il sera confirmé par l'examen microscopique d'une goutte de sang (généralement prélevée derrière l'oreille) qui mettre en évidence le parasite (Babesia canis).

En dehors de ces signes classiques, il peut exister des formes de début trompeuses : entérite et diarrhée, troubles locomoteurs, respiratoires, convulsions ... Là aussi consulter votre vétérinaire dès l'apparition des premiers signes.

Traitement

La prise en charge par votre vétérinaire doit être la plus précoce possible. Le premier but du traitement de la piroplasmose est de stopper l'anémie et de supprimer le parasite. Dans les cas compliqués, des soins intensifs spécifiques doivent être prodigués. Chez les animaux les plus atteints, une transfusion sanguine peut même s'avérer nécessaire. Sachez que cette maladie peut également être à l’origine de séquelles (insuffisance rénale notamment), contre lesquelles il sera particulièrement difficile de lutter.

Le traitement est très efficace à condition d'être mis en place suffisamment rapidement. Il convient donc de bien surveiller l'apparition des symptômes décrits ci-dessus, et de se rendre rapidement chez un vétérinaire au moindre doute.

Suivant le stade d'évolution de la maladie, le vétérinaire mettra en place un traitement sous forme :

  • d'injections qui permettent de détruire le parasite,
  • de perfusions, destinées à réhydrater l'animal et à lutter contre les complications hépatiques et rénales,
  • des transfusions pour compenser le manque de globules rouges.

Prévention

La prévention est le meilleur moyen de protéger votre animal contre cette maladie.

Il existe deux méthodes essentielles et complémentaires pour protéger votre chien contre les maladies transmises par les tiques.

Pour la piroplasmose, un vaccin existe: vous pouvez faire vacciner votre chien contre la piroplasmose dès l’âge de 6 mois. Votre vétérinaire pourra vous conseiller de faire vacciner votre chien au moyen d’un vaccin protégeant contre les souches présentes en France du parasite à l’origine de la maladie, Babesia canis.
Le vaccin contre la piroplasmose est un vaccin destiné à protéger contre la maladie, il ne protège pas contre les tiques. Or les tiques peuvent transmettre d’autres maladies que la piroplasmose.

Lors des promenades ou des vacances, il est donc important de protéger votre chien contre les tiques et de vérifier son pelage après chaque sortie. Si vous pouvez retirer les tiques dans la journée de leur fixation, cela aide à prévenir la transmission de maladies.

Vous pouvez utiliser des produits antiparasitaires externes: par exemple il existe un collier contenant de la deltaméthrine qui permet de prévenir l'infestation par les tiques pendant 6 mois.

Protéger l'animal des tiques

  • Les anti-parasitaires
    C'est la méthode la plus sûre pour constituer une réelle prévention contre la piroplasmose, le produit doit détruire la tique avant qu'elle n'ait le temps de piquer. Il faut donc qu'elle s'intoxique au contact du poil, en quelques minutes.

Les produits :

  • Certains colliers, mais les colliers mixtes anti-tiques et anti-puces ne sont généralement pas très efficaces contre les tiques.
  • Les pulvérisateurs : ils permettent de déposer un film protecteur sur l'ensemble du corps.
  • Les pipettes agissent comme les pulvérisateurs, mais la répartition du produit sur l'ensemble du corps se fait toute seule en 24h. Attention toutes les pipettes anti-parasitaires ne sont pas efficaces contre les tiques.

Ils doivent être systématiquement et régulièrement appliqués pendant les périodes à risque : c'est-à-dire au printemps de mars à juin, et à l'automne, de septembre à décembre, même sur les animaux vaccinés.

  • La vaccination
    Il existe un vaccin qui protège contre la piroplasmose, mais il n'est pas efficace à 100%. De plus, il est très onéreux. Il est surtout intéressant pour les chiens jeunes et actifs qui n'ont encore jamais contracté la piroplasmose. Parlez-en à votre vétérinaire lors de votre prochaine consultation.

La piroplasmose est une maladie commune en France, elle peut être grave et parfois mortelle. Même si le traitement est très efficace lorsqu'il est mis en oeuvre suffisamment rapidement, la maladie peut entraîner des séquelles au niveau rénal et hépatique. Il est donc fortement conseillé de "prévenir plutôt que guérir". L'utilisation d'anti-parasitaires externes doit être systématique de mars à juin et de septembre à décembre.

Autres sources d'information

Maladie de Lyme

Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme, ou borréliose de Lyme, est une infection due à une bactérie transportée par une tique.
La tique peut transmettre la maladie à l’homme au moment d’une piqûre.
La maladie de Lyme n’est pas contagieuse. Elle ne se transmet pas par contact avec un animal porteur de la tique (oiseaux, chiens, chat) ni d’une personne à une autre.

Toutes les tiques ne sont pas infectées par la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

Quels sont les signes de la maladie de Lyme ?

Dans les trente jours après la piqûre, la maladie de Lyme peut apparaître d’abord sous la forme d’une plaque rouge et ronde qui s’étend en cercle (érythème migrant) à partir de la zone de piqûre puis disparaît en quelques semaines à quelques mois.
Avec ou sans plaque rouge, il faut consulter un médecin en cas de symptômes grippaux, de paralysie faciale ou de fatigue inhabituelle quelques semaines ou quelques mois après la piqûre. Un traitement antibiotique pourra alors être prescrit.
Au bout de plusieurs mois ou années, en l’absence de traitement, des manifestations articulaires, cutanées, neurologiques, musculaires ou cardiaques peuvent s’installer.

Comment se protéger des piqures de tiques ?

Avant une activité dans la nature

  • couvrir les bras et les jambes avec des vêtements longs
  • utiliser des répulsifs contre les insectes en respectant leur mode d’emploi
  • prendre un tire-tique avec soi (disponible en pharmacie)
  • rester sur les chemins, éviter les herbes hautes.

Après une activité dans la nature

Les piqûres de tique ne font pas mal. Il faut donc inspecter soigneusement son corps : aisselles, plis génitaux, cou, nuque. S’aider d’un miroir si l’on est seul.

En cas de piqûre de tique

Il faut retirer la tique le plus rapidement possible à l’aide d’un tire-tique et surveiller la zone piquée pendant un mois. Si une plaque rouge et ronde apparaît ou s’il existe des signes inhabituels (fatigue, paralysie, etc.), il faut consulter sans tarder un médecin. Un traitement antibiotique pourra alors être prescrit.

En cas de doute parlez-en à votre médecin ou demandez conseil à votre pharmacien.

 

Tiques quelques questions, réponses

L’essentiel de ce qu’il faut savoir au sujet des tiques, de leur piqûre et du risque d’être infecté par la bactérie Borrelia Burgdorferi, responsable de la maladie de Lyme.

J’ai été piqué(e), quel est le risque d’être infecté(e) ?

Les tiques ne sont pas toutes porteuses de la bactérie Borrelia, à l’origine de la maladie de Lyme. Le risque d’être infecté après avoir été piqué se situe autour de 1 à 2 %.

Une tique infectée transmet-elle toujours la bactérie à la personne qu’elle pique ?

Non. « La bactérie doit d’abord passer du tube digestif de la tique à ses glandes salivaires, puis passer la barrière de la peau, explique le Pr Yves Hansmann, infectiologue au CHRU de Strasbourg. Ce processus prend environ 24 h, donc une tique accrochée depuis moins de 12 h induit un risque de transmission quasi nul. » D’où l’importance de s’inspecter tout de suite après une sortie « à risque ».
En outre, une réponse ­inflammatoire de l’organisme peut bloquer immédiatement la bactérie. Après une piqûre de tique infectée, le risque de transmission se situe finalement autour de 10 %.

J’ai été piqué(e), dois-je faire une prise de sang ?

Pas tout de suite. La bactérie, si elle a été transmise, met du temps à se disséminer. Une analyse sérologique trop précoce serait faussement rassurante.

La maladie de Lyme est-elle contagieuse ?

L’idée court qu’elle se ­transmettrait par voie sexuelle. Rien n’étaye cette affirmation, aucune contamination de ce genre n’a été constatée. Et si la bactérie a été retrouvée dans le liquide séminal et les sécrétions vaginales, « elle doit, pour devenir infectante, passer par un processus particulier, et c’est la tique qui permet cette ­transformation », souligne le Pr Hansmann.

Les tiques sont-elles plus souvent porteuses, aujourd’hui, de la ­bactérie responsable de la maladie de Lyme ?

Il n’y a pas de données solides dans ce sens. Aujourd’hui, 10 à 20 % des tiques seraient infectées. C’est très variable selon les régions.

Comment les tiques attrapent-elles Borrelia Burgdorferi ?

Elles sont elles-mêmes infectées par des petits animaux sauvages comme les écureuils, les mulots, les campagnols, les oiseaux, qui sont les « réservoirs » de la bactérie.

Que valent les autotests en vente libre ?

Rien. Ceux qui prétendent établir si la tique enlevée était infectée par une Borrelia n’ont pas d’intérêt, car cela ne déterminera pas si la bactérie vous a été transmise lors de la piqûre. Les tests vendus pour détecter la maladie de Lyme dans le sang dans les jours qui suivent une piqûre sont à éviter également. Pour une raison simple : juste après la piqûre, l’infection, si elle existe, reste locale et la réponse immunitaire est faible. Les anticorps ne sont détectables que lorsque l’infection commence à se disséminer, après plusieurs semaines. Un autotest réalisé rapidement après la piqûre, hors du cadre médical, a toutes les chances d’être négatif et donc faussement rassurant.

Où trouve-t-on Ixodes Ricinus, la tique dure qui transmet la bactérie de la maladie de Lyme ?

Partout où il y a de la végétation et de l’humidité. Donc, dans les zones boisées ou aux alentours, à la fois dans la végétation basse et dans le tapis de feuilles qui forme la litière du sol. Si les conditions sont réunies, on la trouve aussi dans les jardins des habitations et les parcs urbains. Il semble qu’elle soit moins présente en altitude mais le seuil de 1 500 m au-delà duquel on ne la trouverait pas est discuté. « Dans les Pyrénées, où il fait plus chaud, elle est présente jusqu’à 1 700 m », note Karine Chalvet-Monfray, professeure à VetAgro Sup et directrice adjointe à l’Inra, coordinatrice du réseau d’observatoires des tiques.

Quand les tiques sont-elles actives ?

Surtout au printemps et à l’automne, quand douceur et humidité se combinent, car les tiques ont besoin des deux pour prospérer, mais si l’hiver est doux, il n’est pas rare d’en rencontrer. L’été est également propice. Le pourtour méditerranéen est préservé en raison de la sécheresse des conditions climatiques.

Quelles sont les activités qui exposent le plus aux piqûres ?

Celles en pleine nature : randonnée, cueillette de champignons, sorties naturalistes, etc. Mais on peut attraper une tique lors d’un simple pique-nique dans l’herbe en bord de rivière, surtout si on ne s’isole pas du sol.

Y a-t-il plus de tiques aujourd’hui que par le passé ?

Difficile à dire, car les ­observatoires en place sont récents. Voilà seulement quatre ans qu’ils travaillent au repérage des populations de tiques en fonction de la région et des données météorologiques. On sait que des zones réputées indemnes ne le sont plus. Il semble que la faute en revienne à la hausse des effectifs de chevreuils, qui font partie des hôtes privilégiés des tiques.
Ces dernières trouvent ­maintenant un terrain favorable à leur prolifération à peu près partout en France.

Pourquoi les tiques piquent-elles ?

Elles ont besoin d’un repas de sang à chaque stade de leur développement, pour passer de la larve à la nymphe, de la nymphe à l’adulte et, enfin, pour pondre. Après s’être ancrée dans la peau d’un hôte, animal ou humain, une tique se nourrit quelques jours. Une fois repue, elle se laisse tomber au sol.

Les animaux domestiques sont-ils concernés par la maladie de Lyme ?

Les chiens, qui attrapent souvent des tiques, peuvent être touchés. Ils développent également des affections liées à d’autres agents pathogènes transmis par les tiques. Les vétérinaires savent en reconnaître les signes.

Les tiques transmettent-elles d’autres maladies ?

Après une collecte dans les Ardennes, une équipe de l’Inra a montré qu’une tique sur cinq était infectée par des bartonelles et des rickettsies. En Suisse, dans le sud de l’Allemagne, en République tchèque, en Roumanie, etc., les tiques transmettent aussi un virus responsable de l’encéphalite à tiques. Le plus souvent bénigne, la maladie peut laisser, dans de rares cas, des séquelles neurologiques graves. Un vaccin existe. Enfin, à cause des oiseaux migrateurs, des tiques de type Hyalomma sont de plus en plus porteuses du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Une maladie redoutable, contagieuse et mortelle dans 30 % des cas. Aucun cas n’a été signalé en France mais, en 2016, un homme en est mort en Espagne après une piqûre de tique.

 

Pour en savoir plus