Croissance démographique : GPSEO en tête dans les Yvelines

Une étude publiée le 5 mai par l’Insee indique que la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) est « le principal contributeur de la croissance démographique dans les Yvelines ». Cela n’est pas sans conséquences sur l’emploi.

INSEE

Un million quatre cent cinquante mille. Tel est le nombre d’habitants recensé, en 2019, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur les 2 300 km² des Yvelines. Ainsi, le département se classe à la neuvième place des départements les plus peuplés de France métropolitaine et à la quatrième place de la région Île-de-France.

Malgré tout, la répartition de la population yvelinoise est loin d’être uniforme, du fait notamment de la présence de zones rurales à l’Ouest et au Sud du département. Une étude de l’Insee publiée le 5 mai dernier et menée en collaboration avec le conseil départemental dans le but d’obtenir des données pour mener sa politique publique, révèle cependant que « la dynamique démographique [est] aujourd’hui plus forte dans les territoires ruraux ».

Sur ce sujet, la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) tire son épingle du jeu. Sur les 73 communes qui la composent, les données de l’Insee indiquent que 31 d’entre elles avaient moins de 1 000 habitants en 2014. Avec, au total, 405 000 habitants, GPSEO est néanmoins la première communauté urbaine de France en termes de population. Du fait, en partie, de l’écart positif entre les naissances et les décès, l’étude de l’Insee ­indique que la population de GPSEO augmente, chaque année de 0,64 %, soit deux fois plus qu’à l’échelle du département des Yvelines. Ainsi, « la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise [est] actuellement le principal contributeur de la croissance ­démographique des Yvelines ».

Cette augmentation démographique n’est pas sans conséquences sur l’emploi. D’après l’Insee, « l’industrie représente un emploi sur quatre du territoire de Grand Paris Seine et Oise ». Cela s’explique notamment par la présence de l’usine Stellantis, fusion de Fiat Chrysler et PSA, à Poissy, ainsi que celle de Renault Flins, à Aubergenville, qui emploient à eux deux plus de 8 000 personnes.

En 2018, l’indice de concentration de l’emploi de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise est de 72. Selon l’Insee, « pour les territoires de Grand Paris Seine et Oise et des Portes de l’Île-de-France, en cinquante ans, le nombre d’emplois a augmenté de 30 000 quand celui des actifs occupés a progressé de 80 000 ».
En 2018, l’indice de concentration de l’emploi de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise est de 72. Selon l’Insee, « pour les territoires de Grand Paris Seine et Oise et des Portes de l’Île-de-France, en cinquante ans, le nombre d’emplois a augmenté de 30 000 quand celui des actifs occupés a progressé de 80 000 ».

Mais, bien que l’industrie en vallée de Seine concerne encore un nombre important d’actifs, les offres d’emplois dans ce secteur ont considérablement diminué ces dernières années. C’est en tout cas ce que sous-entendait, en septembre 2021, le président du Département, Pierre Bédier (LR), lors de l’inauguration d’un datacenter à Aubergenville. « Cette vallée de Seine, petit bout de France, un peu martyrisé par la désindustrialisation a connu, depuis une trentaine d’années, plus de mauvaises que de bonnes nouvelles », avait-il lancé.

Selon l’étude de l’Insee, l’emploi a très peu progressé en vallée de Seine. « Pour les territoires de Grand Paris Seine et Oise et des Portes de l’Île-de-France, en cinquante ans, le nombre d’emplois a augmenté de 30 000 quand celui des actifs occupés a progressé de 80 000 ». Alors qu’en 2018, sur GPSEO, « près de la moitié des actifs occupés résident et travaillent dans le même EPCI (Établissement public de coopération intercommunale, Ndlr) », ce taux a tendance à diminuer en raison de la dissociation entre le lieu de ­travail et le lieu de résidence. Au quatrième trimestre 2021, le taux de chômage sur la zone d’emploi de la Seine yvelinoise à laquelle appartient GPSEO est de 7,4 %, soit un taux plus élevé que sur ­l’ensemble du département (6,5 %).

D’après l’institut, les Yvelines constituent la première destination pour les Parisiens déménageant en grande couronne. Toutefois, des travaux concernant spécifiquement l’impact de la crise sanitaire sur la dissociation entre le lieu de travail et le lieu de résidence n’ont pas encore été publiés par l’Insee sur le ­département.

Néanmoins, comme le relatait La Gazette en janvier dernier, le retour au rural apparaît comme la nouvelle tendance immobilière. Pour les élus, agents immobiliers et notaires, ces tendances s’expliquent notamment par les confinements successifs ainsi que la généralisation du télétravail. C’est notamment le cas à Fontenay-Mauvoisin, un village d’environ 435 habitants près de Mantes-la-Jolie.

Alors que l’édile, Dominique Josseaume (SE), avait l’habitude d’examiner, chaque année, entre « trois et quatre » dossiers de permis de construire, ce nombre est désormais passé à « une dizaine » depuis 2019. « C’était très ­soudain, en 2019, d’un coup, on en a fait 13 », se souvient le maire qui note également un accroissement de l’activité immobilière sur sa ­commune.

La tendance observée par Dominique Josseaume s’est également confirmée dans le Vexin et notamment à Jambville et à Breuil-en-Vexin. Dans cette première ville, selon le maire SE, Jean-Marie Ripart, le nombre d’habitants a augmenté de 10 % sur les trois dernières années. L’édile SE de Breuil-en-Vexin, Martine Tellier, insiste, quant à elle, notamment sur le fait que, ces dernières années, beaucoup de résidences secondaires sont devenues des résidences principales.

Selon l’Insee, « l’excédent naturel (davantage de naissances que de décès) parvient à compenser plus ou moins fortement le déficit migratoire [sur le Département] ». Cet excédent naturel est notamment visible sur la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise.
Selon l’Insee, « l’excédent naturel (davantage de naissances que de décès) parvient à compenser plus ou moins fortement le déficit migratoire [sur le Département] ». Cet excédent naturel est notamment visible sur la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise.

Pour l’Insee, l’essentiel des habitations sur la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise concerne des résidences principales. En 2018, la part de résidences secondaires et de logements occasionnels est de 1,9 % au sein de la communauté urbaine GPSEO. Elle est inférieure à celle recensée sur le restant du département qui est de 2,6 %.

Le prolongement du RER E Eole jusqu’à Mantes-la-Jolie, dont l’arrivée est prévue à l’horizon 2025, pourrait, à terme, amplifier l’attractivité immobilière constatée par plusieurs élus de vallée de Seine mais aussi influencer les déplacements des habitants entre leur domicile et leur travail.

« Au-delà de la simple amélioration des conditions de transport, Eole va emmener un nouveau souffle à la vallée de la Seine, touchée par la désindustrialisation, affirmait, en 2019, Pierre Bédier sur le site internet du Département, yvelines-infos.fr. Il va rapprocher les Yvelinois des grands bassins d’emploi du nord du territoire (Flins, Les Mureaux, Poissy où sont installés respectivement Renault, Airbus et [Stellantis]) et surtout du plus grand pôle d’emploi francilien qu’est le quartier de La Défense. »

En plus du paysage et du développement économique, un des axes majeurs du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) de GPSEO concerne la concentration de l’effort de construction autour des lieux de mobilité et notamment des gares en favorisant également l’installation d’activités et d’entreprises près des gares et des lieux d’habitation. De ce fait, « pour les Yvelines, Eole est une formidable opportunité de développement économique », conclut Pierre Bédier.

Source : https://lagazette-yvelines.fr