1963 - Pressoir à Pommes
Avec son pressoir à pommes, le vendredi 20 décembre 1963, vers 16 heures, M. Anseaume demanda au passeur, M.Vautier, d'emprunter le bac afin de traverser la Seine, pour rejoindre plus rapidement Bonnières sans passer par Mantes.
Devant le gabarit impressionnant de cet engin, le passeur, étonné, rappela à M. Anseaume qu'il ne pouvait embarquer que cinq tonnes au maximum. Celui-ci, lui assura alors que le pressoir ne pesait que deux tonnes et demie.
Aussi, sur le bac furent placés les deux Citroën « Deux Chevaux » des deux employés de M. Anseaume, puis le pressoir qui endommagea le plancher du bac et fit rompre la chaîne retenant celui-ci du côté de l'auberge. Ainsi, seule la chaîne le reliant à son ancre retenait encore le bac. A cause d'un courant en cette saison assez puissant, le bac commença à tourner et à s'écarter du rivage. En même temps, il s'enfonçait excessivement et embarquait de l'eau. Puis, il finit par couler, les deux voitures ayant de l'eau jusqu'aux portières.
De l'auberge, M. Anseaume téléphona donc aux pompiers, en prétendant de nouveau que le poids de son pressoir n'excédait pas deux tonnes et demie. Arrivés rapidement sur les lieux et après avoir ramené le bac vers la berge, les pompiers ne finirent de le décharger que vers 23 heures ! Prévenus, les gendarmes exigèrent que le pressoir soit pesé, sur la bascule de la coopérative agricole de Mantes, et elle indiqua sept tonnes !
Le procès qui suivit donna tort à M. Anseaume. Pourtant, l'affaire ne fut conclue que plusieurs années plus tard, car elle ne présentait pas de précédent dans la région, c'est-à-dire d'exemple semblable, donc de jurisprudence en la matière.
Benoît et Jean-Paul Landrevie.