La cerise contée par Tsvika
Ce conte nous est offert par son auteur, le conteur Tsvika. Vous pouvez l'entendre de vive voix lors des manifestations sur les cerises organisées par le Parc National Régional du Vexin français. Retrouvez Tsvika sur son site internet : tsvika.fr
La cerise sur le plateau
Marche devant marche derrière
Marche longtemps à même la terre
Et si jamais un beau matin
Sait-on jamais sur ton chemin
D'où que tu viennes mon ami
Des bords de mer ou de Paris
Avec la pépie et la faim
Tu trouveras dans le Vexin
Tout au milieu d'une pommeraie
Pomme de reine'Epte et pomme d'api
Bien plus rusé mais pas futaie
Tu peux le croire du jus de fruit
Et garde bien les yeux ouverts
Non mais regarde la belle affaire
Elle est si belle mais pas d'enfer
Peux le crier ne pas le taire
Cueilles, cueilles cueilles les pommes
Douces douces sont pour les hommes
Cueilles cueilles cueilles les pommes
Et va t-en vat-en mon bonhomme
Marche devant marche derrière
Marche longtemps à même la terre
Et si jamais un beau matin
Sait-on jamais sur ton chemin
Sur la grand'route du Vexin
Regarde regarde mon garçon
Comment ces gens fêtent la faim
Enfin la fin de la moisson
C'est de Sagy dont il s'agit
Comme ils sont beaux tous ces épis
Epis et puis un peu de paille
Juste un dodo et puis se taille
Oh! Garde bien les yeux ouverts
Non mais regarde la belle affaire
Du grain du bon grain du Vexin
Du grain peut-être mais du pain
Va vite va vite à Valmondois
Il faut bien le moudre ma foi
Meunier qui dort nous fait de l'or
De la farine encore encore
Marche devant marche derrière
Marche longtemps à même la terre
Et si jamais un beau matin
Sait-on jamais sur ton chemin
Sur la grand route du Vexin
Ne sens-tu pas oh! Mon ami
Mais oui! Mais oui! c'est bien du pain
On n'est pas loin de Commény
Mange oui mange mon petit
Car ton voyage n'est pas fini
Prends garde oui garde à la pépie
Sous le soleil en plein midi
Ne regarde pas l'infini
Parfois trompeur même ennemi
Pommade pommade ta ballade
Promesse promesse de régalade!
Fini le pain adieu la pomme
Non mais regarde mon bonhomme
Ces arbres d'Arthies des arbres à quoi
Ils ont des fruits lesquels ma foi
Des fruits petits petits petits
Villers de rien qu'ils sont jolis
Les uns de Guerne les autres d'Arthies
Jamais personne ne l'avait dit
L'avait caché comme un secret
Boucle cousue ou bien butée
Toujours sur Seine mais très discret
Et ces arbres mais qu'est-ce que c'est?
L'ont des fleurs mais à chaque fois
Cinq pétales comme les doigts
Femelles ou mâles sont toujours rois
A moins que reine ce ne soit
Mais attention reine des jardins
Des jardins de tout le Vexin
Pauvre ou riche en avait un
Un quoi? un cerisier enfin
Les uns le nommaient guignolet
Les autres le trouvaient bigarreau
Mais avait toujours pour devise
De nous offrir des cerises
Oh! Mais on ne les mangeait pas
On les élevait et puis voilà
Voilà voilà mais voilà quoi
Des petits tout petits ma foi
Des petits fruits de rien du tout
Qu'il fallait défendre à grand cris
Contre des oiseaux malappris
Je vous le dis une vraie vie de fou
Une guerre une vraie guerre des nerfs
Que livraient merles et corbeaux
A nos arrières arrrières grands pères
Tout juste pour quelques bigarreaux
Les hommes savaient comme des fêtards
Sonner l'alarme à coup de pétards
Ils défendaient leur château fort
A l'aide d'une arme le tonne- fort
Mais seul celui qui avait l'oeil
Qui connaissait chaque fleur chaque feuille
Celui qu'on nommait le placeur
Choisissait sans crainte sans peur
Le bon endroit où l'on posait
L'échelle de frêne et de noyer
Où gimperaient sans crainte sans peur
Eh! Oui, les célèbres cueilleurs
Là on cueillait juste à la main
Fruit par fruit et dès le matin
Puis tout doucement les rangeait
Dans un joli panier d'osier
Les queues toutes du même côté
Ne fallait pas les esquinter
Car une fée...c'est la vérité
Venait ensuite les chercher
Une fée ou plutôt un sorcier
Gentil ou plein de méchanceté
Les payait d'un sou d'un dicton
Ou parfois d'une malédiction
C'est ce qu'on raconte à Villers
Lorsque l'on est en colère
Ou encore au Village de Guernes
Lorsque tout semble gris et terne
Et pourtant oui foi de trieur
N'avait laissé que le meilleur
On n'y mettait même tout son coeur
N'était ce pas les fruits du bonheur
Fruits du bonheur qui s'en allaient
Au delà des mers s'envolaient
en Angleterre jusqu'un Ecosse
Ils en étaient les gosses
Enfin dans la grange déposées
C'était au tour de ces sorciers
Ou pourquoi pas d'une bonne fée
De faire goûter goûter goûter...
Je ne vous en dirai pas plus
Sauf que... et je veux être cru
Si certaines sont un peu burlat
Merise ou plein de tralala
Ce tout petit fruit que voilà
sera toujours pour vous et moi
cette belle cerise sur le gâteau
Qui nous fait croire que tout est beau